Le site de RFI a publié deux articles particulièrement surprenant concernant le Cameroun, à la fois sous l’angle des élections, et celui des troubles dans les régions anglophones du pays.
Dans les deux cas, des informations tronquées, partielles ou tout simplement fausses ont été diffusées par le média français, et indique, de la part du journaliste, une ignorance totale de la réalité camerounaise.
Concernant les élections, l’un des articles affirme que les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest aurait été totalement fuites par l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle. Cependant, la réalité sur le terrain est différente. La preuve, le mardi 2 octobre s’est déroulée un énorme meeting du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), le parti du président actuel, Paul Biya, en présence du secrétaire général du mouvement dans la ville de Bamenda, dans la région Nord-Ouest.
Bien évidemment, la réunion politique s’est déroulée sans le moindre incident.
L’idée que l’absence de Paul Biya sera un indice de l’absence de la campagne est plutôt l’indice d’une absence totale de connaissance des agendas politiques. En effet, Paul Biya ne s’est pas non plus rendu dans les régions Littoral ou Sud du Cameroun, et a réservé sa sortie en province pour la ville de Maroua dans la région Nord.
Ceci n’est pas un exemple isolé, et les réunions politiques ont pu se dérouler pour plusieurs candidats, dans des conditions de sécurité optimales, assurées par les forces de sécurité du Cameroun.
Cependant, l’article le plus surprenant en termes de manquement à la déontologie journalistique est celui concernant l’ONU et le conflit anglophone. Dans ce texte, l’auteur indique que l’ONU souhaite proposer aux autorités camerounaises son aide, afin de permettre l’ouverture d’un canal de dialogue avec les séparatistes. Le journaliste donne le sentiment d’une absence totale de volonté de dialogue de la part du pouvoir avec les Camerounais anglophones modérés, et ignore le fait que les séparatistes ont commis des actes de terrorisme si violents que Human Rights Watch a comparé leurs actions contre l’éducation à celles opérées par Boko Haram.
L’ouverture a pourtant déjà été prôné par le Président Biya, et l’article ne l’indique pas. Lors du meeting de Maroua, l’actuel chef de l’État a affirmé son ouverture avec les citoyens anglophones modérés, qui souhaitent une plus grande prise en compte des spécificités des régions anglophones, sans pour autant réclamer l’indépendance. Et cette tendance chez les anglophones à souhaiter le maintien dans l’unité du Cameroun reste ultra majoritaire.
Ce qui choque les Camerounais est la manière dont les Nations Unies veulent forcer leur pays à dialoguer avec un mouvement identifié comme étant clairement terroriste selon toutes les définitions et standards internationaux.